Séance 1- Les corrélations entre la
procédure pénale et le droit pénal
Les principes directeurs du procès pénal
Séparation des autorités de poursuite, d'instruction et de
jugement
À chaque phase du procès pénale une autorité distincte
intervient pour garantir la protection des libertés
individuelles
Phase des poursuites menée par le ministère public
Phase de l'instruction menée par le juge d'instruction
Phase du jugement confiée aux juridictions de
jugement en fonction de la nature de l'infraction
L'indépendance et l'impartialité des
juges
L'indépendance
L'Indépendance est garantie par l'art. 64 de la Constitution
Le Parlement ne doit pas empiéter sur les prérogatives
de l'autorité judiciaire et influencer le procès pénal
Les magistrats sont recrutés par voie de concours et
non nommés par les membres de l'exécutif
Le juge doit être indépendant des parties
L'impartialité
Le principe d'impartialité se retrouve dans l'art. 31 du CPP
La CEDH a défini la notion d'impartialité (CEDH, 1 octobre 1982, Piersack c/ Belgique)
Impartialité objective (ou fonctionnelle) qui renvoie au principe de
séparation entre les autorités de poursuite, d'instruction et de jugement
Impartialité subjective (ou personnelle) revient à rechercher ce
que le juge pensait en son for intérieur au moment du procès
La présomption d'innocence
C'est un droit fondamental garanti par la CESDH (art. 9), DDHC (art. 6 §2), CPP ...
Tant que l'autorité judiciaire n'a pas prononcé de décision la personne
poursuivie est présumée innocente = le doute profite à l'accusé
Le CC a considéré qu'elle était un principe à valeur constitutionnelle
Elle doit être respectée à tous les stades de la procédure pénale et s'impose à tous
Les sanctions du non-respect : DI ; publication d'un communiqué afin
d'informer le public que l'on a bénéficié d'un non-lieu ; sanctions pénales
Le droit à un juge et à un procès équitable
Le droit à un juge
Art. 5 de la CESDH dispose que « toute personne a droit à la liberté et à la sureté »
Art. 5 §3 de la CESDH dispose que « toute personne arrêtée ou détenue doit être aussitôt traduite
devant un juge ou un autre magistrat habilité par la loi à exercer des fonctions judiciaires et a le droit
d’être jugée dans un délai raisonnable ou libéré pendant la procédure »
La CEDH estime que les magistrats du parquet ne représentent pas une
autorité indépendance ainsi le texte ne que les magistrats du siège
Art. 2 de la DDHC proclame le droit à la sureté garantissant les citoyens
contre toute forme d'arbitraire, d'arrestation ou de détention
Le droit à un recours effectif
C'est un droit reconnu par l'art. 8 de la DDHC et l'art. 6 §1 de la CESDH = c'est à partir du
moment où une accusation est portée que le droit à un tribunal et à un juge devient effectif
La notion d'accusation comprend la phase d'instruction et de jugement
La notion de tribunal désigne une autorité judiciaire
C'est le droit à un premier juge (corollaire du droit à un juge) puis à un deuxième
(appel) et à un troisième (pourvoi en cassation) = droit à une voie de recours
Le droit à un procès équitable
La procédure pénale doit être équitable, contradictoire et préserver
l'équilibre des droits des parties (art. 6 §1 de la CESDH)
Ce droit recouvre plusieurs notions
L'égalité des armes = toute partie à une action doit avoir une possibilité
raisonnable d'exposer sa cause au tribunal dans des conditions qui ne la
désavantage pas manifestement par rapport à la partie adverse
Le principe du contradictoire = faculté pour les parties de prendre
connaissance de toutes pièces ou observations et d'y répondre
Le droit de se taire et de ne pas s'auto-incriminer
Les droits de la défense
Le droit à un interprète
Le droit à un avocat
L'accès au dossier
L'application immédiate des lois de procédure
Les lois de procédure concerne l'organisation de la justice répressive, la
compétence, le déroulement du procès pénale et la prescription
Elles sont d'application immédiate même à des faits commis
avant leur entrée en vigueur