Le théâtre baroque souligne l'artificialité du théâtre, notamment pour représenter la théâtralité du monde.
Cette vision du monde fonde la notion de "theatrum mundi".
L'Illusion Comique de Corneille,
Le Songe d'une nuit d'été de
Shakespeare, La vie est un songe
de Calderon...
Le théâtre contemporain, souvent, ne cache plus, voire exhibe ses procédés.
Dom Juan mis en scène par Daniel Mesguich.
Daniel Mesguich actualise la notion de theatrum mundi
(Acte III, scène 1), mais il cherche aussi à ce que le moindre
élément du décor produise un sens nouveau.
Le Cercle des illusionnistes d'Alexis Michalik.
La mise en relief des procédés théâtraux
participe ici de l'éloge du théâtre et de l'art
de l'illusion en général.
Six personnages en quête d'auteur de Luigi Pirandello.
La théâtralité de la pièce est à la
fois un éloge du théâtre et une
réflexion sur le genre.
Cendrillon de Joël Pommerat.
Le théâtre de Bernard-Marie Koltès.
Au début du XXe siècle, la naissance et la concurrence
du cinéma contribuent à ce que le théâtre renonce à la
recherche de la parfaite vraisemblance.
Le dramaturge Bertolt Brecht (1898-1956) estime que le théâtre doit faire
réfléchir le spectateur. Il crée et théorise un théâtre "épique", politique,
qui empêche l'identification du spectateur au personnage et qui fait
primer l'esprit critique sur l'émotion grâce à la distanciation.
... de l'illusion
Au XVIIe, le Classicisme prône la recherche de la vraisemblance.
La vraisemblance s'appuie sur des règles très codifiées.
Toutes les tragédies et les comédies
classiques, avec principalement trois
auteurs : Corneille (après Le Cid),
Molière et Racine.
Elle est censée favoriser l'édification du spectateur.
Les doctes et les dramaturges réagissent ainsi aux excès du théâtre baroque (cf. la Querelle du Cid,
débat qui amènera Corneille )à amender sa pièce sur près de trente ans).
L'esthétique de la vraisemblance perdure au
moins jusqu'au XIXe siècle dans le vaudeville.
... et jusqu'à aujourd'hui dans la comédie de boulevard, qui s'en inspire.
Mais au XIXe siècle, la recherche de l'illusion parfaite est remise en question.
Stendhal, sensible au théâtre shakespearien,
estime que l'illusion théâtrale est toute relative.
Hugo prône un profond renouvellement du théâtre ; en même temps qu'il
mêle les tons dans le drame romantique, il promeut l'affranchissement de
l'esthétique de la vraisemblance et des règles qui la fondent.
Au XVIIIe siècle, Diderot parle d'un "quatrième mur" dans
sa réflexion sur le "paradoxe du comédien".